Vous commencez à connaître mes goûts pour les restaurants authentiques, et le côté "place to be" d'un restaurant qui annonce de telles adresses façon " jet-setter around the world" me ferait plutôt fuir de prime abord, surtout que celui d'Ibiza se trouve à Botafoc , la marina, qui n'a d'authentique que le prix des yachts qui s'y entassent...
Donc, on m'aurait conseillé la Piccola Cucina que je ne m'y serait pas précipitée...
sauf si ce "on" est un duo que je suivrais les yeux fermés.
Un duo dont je vous ai autant vanté les qualités humaines que les goûts culinaires lorsque je suis tombée amoureuse de leur casa de huespedes, La Dama d'Ibiza ( voir " maisons d'hôtes ).
Donc, personne n'aurait pu m'amener à dîner à Botafoc, hormis Virginie et Thibaut.
Et bien sur, ils l'ont fait.
Vous dire que je n'ai pas regretté serait un euphémisme!
Et même la froide Botafoc parait bien plus chaleureuse de la terrasse de la Piccola Cucina.
Élégante sans prétention, raffinée sans chichi, belle vaisselle blanche, photophores et grands verres à vin, tout ce que j'aime.
Très agréable table ronde pour 6 personnes.
On parle de cuisine italienne? J'ai joué le jeu à fond, ravioles en entrée et linguine en suite...
Ce qui m'a gustativement impressionnée dés la première bouchée et s'est merveilleusement confirmé pour chacune de celles que j'ai goûtées dans les assiettes de mes amis, ( on est comme ça, une belle bande de gourmets pour qui la notion de partage est primordiale...), c'est la cuisson des pâtes.
Jamais la définition d' Al Dente ne m'a semblé aussi parfaitement atteinte qu'à La Piccola Cucina.
Je pense que même mon arrière grand-mère corse aurait daigné approuver en souriant, deux faits très rares car même sa propre cuisson de la pâte n’échappait pas à son intransigeance.(je la revois, le visage fermé, servir les cannellonis et les spaghettis en murmurant, en corse, "20 secondes de trop,quelle honte...")
A cette cuisson parfaite, le chef de la Piccola Cuccina ajoute le talentueux travail de produits frais dans le respect de leur saveur originel.
Linguine al bogavante (au homard), linguine aux oursins,(un vrai délice), mais aussi Trio de tartare Nigiri, ou l'assiette de rouleaux d'Empereur...
Vous l'aurez compris les produits de la mer sont aussi à l'honneur, sublimés par des sauces assez subtiles pour valoriser leur saveur et non les étouffer.
Les desserts ne sont pas oubliés: très jolie présentation du Tiramisu, servi dans un petit bocal à confiture.
Ce Tiramisu a fait débat autour de notre table: certains l'ont adoré, d'autres dont je suis, l'ont trouvé un peu fade, pas assez imbibé.
La crème brûlée, elle, a fait l'unanimité. Une vraie crème brûlée maison ( pas une crema catalane rebaptisée à la française).
Et une divine glace à la pistache, digne d'un grand glacier.
Mea culpa, je ne me souviens plus du nom de cet excellent rosé que nous avons bu, je crois l'avoir oublié après la troisième bouteille!
Mais faites confiance à l'équipe de la Piccola Cucina pour vous conseiller, vous ne le regretterez pas.
Service parfait, présent mais discret, accueil au top. L'adorable et très professionnel Marco ainsi que toute l'équipe vous donne envie de revenir très vite et ça, pour moi, la meilleur cuisine du monde n'y suffit pas.
Addition tout à fait correcte, le billet de 50 euros que l'on doit sortir maintenant si souvent sur l’Île (et qui,chez certains bien moins bons, ne suffit pas) est ici largement justifié, je dirais même raisonnable vu les produits travaillés....
Encore merci à la Piccola Cucina et à son duo de fans,Virginie et Thibaut ,qui me l'ont fait découvrir...
Un bel endroit où la notion de partage que nous aimons tant, rime avec saveur et élégance simple.
