Encore un haut lieu mythique hippie...
Le dimanche soir, sur la plage, c’est un grand
rassemblement et depuis bien longtemps,
hippies et vacanciers se serrent sur cette bande de gros sable et galets,
attendant le coucher du soleil en se déhanchant au rythme des percussions…
Car le coucher de soleil est magique à Benirras.
Au milieu de la petite baie, un gros rocher (l’îlot de Cap Bernat) semble servir de soutien un long moment au soleil couchant, jusqu’à ce qu’il tombe
inexorablement de l’autre côté, sur la mer.
Et là vous vivrez quelque chose d’étonnant, même un autre soir que le dimanche (d’ailleurs,
je préfère : moins de monde, mais la même émotion) :
En quelques
secondes, la demi boule rouge descend dans la mer à vue d’œil et à l’instant
précis où elle disparait, sur la plage et aux terrasses, vacanciers ou
païs en congés applaudissent dans un même élan qui déclenche en moi toujours
une émotion vive et spontanée.
Je ne suis pas mystique, c’est donc peut-être une
sensation de communion éphémère avec ces inconnus dans l’hommage spontané fait
au soleil, pour l’évidence que, sans lui, nous ne serions pas...
Si vous souhaitez assister au spectacle attablé et non les fesses dans le sable,
choisissez le restaurant païs qui est face à la baie et non ceux des côtés.
La
table la mieux placée : celle à gauche du palmier.
La cuisine est moyenne,
faites simple: calamar ou poisson grillé.
Il y a 3 ans, un camping-car à la gazinière défaillante a mis le feu à toute la
colline, les vacanciers en danger sur la plage ont été sauvés par des dizaines
de bateaux de plaisance venus spontanément à la rescousse des criques voisines.
Les canadairs se ravitaillaient sur notre plage d’Es Figueral.
Nous avons d'
ailleurs manqué de peu d'en prendre un sur les genoux qui avait mal calculé
son rapport poids chargé et distance de remontée…
Durant 4 jours et 3 nuits l’incendie a fait rage, le feu rougeoyant juste
derrière la colline qui fait face à la nôtre, et je vous avoue avoir peu dormi
durant ces nuits, surveillant l’avancée des flammes, de peur que notre seule
route d' accès au reste de l’ile soit coupée si l’incendie passait la
colline...
Je n’ai pas eu le courage de retourner à Benirras depuis...
C’était lunaire,
bien sûr, mais des amis m’ont dit que la végétation commençait déjà à repousser
par endroit...
Quoi qu’il arrive, tant que le soleil se couchera, la magie de Benirras
opèrera…
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